La digestion
Le système digestif et les besoins physiologiques du cheval n’ont pas changé depuis au moins six mille ans. Leur nourriture, malheureusement, oui.
Dans la nature, le cheval mange de petites quantités à la fois, mais très souvent, le cheval passe en moyenne 16 heures par jour à la recherche de sa nourriture. Etant herbivore, il ne peut manger qu’une nourriture végétale. Celle-ci a une très haute teneur en cellulose ce qui demande une très longue fermentation.
Le tube digestif d’un cheval est parfaitement adapté à cette fermentation : le caecum et le gros intestin sont relativement très développés et remplis de micro-organismes qui dégradent la cellulose en acides gras volatiles. En plus cette fermentation libère tellement de chaleur, que le cheval n’a pas besoin de puiser dans ses réserves.
C’est au cours de la mastication que le cheval produit de la salive. Cette salive est nécessaire à la neutralisation de l’acidité gastrique. Aussi il est important qu’il mâche beaucoup. Pour comparer:
* 1 kg de granulés donne 1 litre de salive et demande 600 mastications
* 1 kg de fourrage donne 3,5 litres de salive et demande 2200 -2500 mastications.
Le processus de fermentation s’effectue principalement dans le caecum et le gros intestin. La contenance de l’estomac est relativement faible: 10-15 litres, alors ne jamais donner plus que 3 kilos de nourriture industrielle en une seule fois. L’estomac n’est que la “salle d’attente” où la nourriture est préparée et débarrassée de bactéries, après quoi seulement, celle-ci sera bien travaillée dans l’intestin grêle.
Dans les intestins, des enzymes et des bactéries interviennent pour une bonne digestion et une absorption des substances alimentaires. L’équilibre de la flore intestinale est très important. Un déséquilibre de celle-ci peut entraîner des suites fâcheuses ayant comme conséquence une diminution de l’absorption des substances nutritives. Une grande partie des ennuis physiques et des maladies d’un cheval est causée par les intestins.
Quelques données
*L’estomac: 8-15 litres; 7 - 9 % du tube digestif; absorption: rien; début de digestion par: quelques enzymes.
*L’intestin grêle: 15-24 mètres; 20 % du tube digestif; absorption: graisses, amidon, sucres, protéines, vitamines A, D, et E; par: des enzymes.
*Le caecum (1 mètre, contient jusqu’à 33 litres) et le gros intestin (5-7 mètres, peut contenir jusqu’à 66 litres); ensemble: 66 % du tube digestif; absorption: eau, minéraux, surtout phosphore, vitamine B, les restes que l’intestin grêle n’a pas pu digérer; par: fermentation bactérienne.
Problèmes de digestion
Certains chevaux ont constamment des problèmes de digestion; par exemple: les gloutons, les mangeurs de paille, les mangeurs de fumier, les chevaux maigres, les chevaux sensibles à la fourbure, aux coliques, ceux dont les muscles sont raides, les membres engorgés etc., les chevaux qui peuvent difficilement se détendre, les chevaux à l’appétit capricieux etc.
Il est possible que tous ces problèmes soient causés par une digestion déséquilibrée. Je le répète: le cheval est par sa nature habitué à absorber de petites quantités et ces quantités sont réparties sur 24 heures. Très souvent on donne deux fois par jour de trop grandes rations de fourrage à haute valeur énergétique. Le cheval ne peut pas digérer de si grandes quantités d’un seul coup. Certaines substances alimentaires arrivent alors non préparées dans le gros intestin. Cela se constate en particulier en cas d’apport massif d’amidon: le transit dans l’intestin grêle se fera sans que la totalité de l’amidon ait subi le processus digestif; il se retrouvera tel quel dans le gros intestin où il sera transformé en acide lactique d’où une acidification néfaste du milieu et un effet négatif sur les “bonnes” bactéries” digestives.
Des bactéries nuisibles peuvent se développer, entrant en compétition avec les bactéries utiles et des toxines sont synthétisées, qui peuvent passer dans le sang.
Dans ces conditions, les risques de coliques, fourbures sont augmentés, de plus une partie de l’apport énergétique ne pourra être utilisée. Il est toujours conseillé de donner au cheval sa nourriture quotidienne en trois ou quatre portions, réparties dans la journée. Les problèmes digestifs sont également souvent reliés à ses conditions de vie et à des causes extrinsèques: changement de pression atmosphérique (par exemple à l’arrivée d’un orage), déménagement, entraînement mal mené ou irrégulier, toutes sortes de stress, anxiété, un copain qui part....
N’oubliez pas que le cheval est un être très sensible, toute son âme se retrouve dans l’intestin. Essayez de lui donner la vie la plus naturelle possible!