La digestion: les coliques
Le terme “coliques” s’applique à tout un ensemble de douleurs abdominales. Quels sont les signes les plus fréquents de coliques?
Le cheval présente généralement une sudation profuse, il gratte le sol avec les antérieurs, il se regarde le ventre, il peut se frapper l’abdomen avec les postérieurs, il ne mange pas, son rythme cardiaque est souvent augmenté, le cheval cherche à se rouler etc.
Mais il faut se méfier : les chevaux de trait « froids » et les frissons extériorisent peu de symptômes; quand ils manifestent des signes de coliques ils sont déjà très malades. Les jeunes chevaux, les chevaux sensibles et les pur-sang montrent souvent des signes violents, pas toujours en rapport avec la gravité des coliques. Toutefois les signes devront toujours être pris au sérieux: un cheval en bonne santé n’a pas du tout de coliques.
Ce que vous pouvez faire en attendant le vétérinaire:
*si le cheval veut se rouler, laissez-le faire, mais sur un endroit où il ne risque pas de se blesser, c’est à dire : pas dans son box, mais plutôt dans un paddock, un manège, un pré;
*si le cheval ne cherche pas à se rouler, vous pouvez le faire marcher, mais sans le forcer et pas trop longtemps, faites de petites pauses;
*surtout ne le couvrez pas, une couverture peut faire plus de mal que de bien;
*essayez d’éviter tout stress supplémentaire comme la présence d’autres chevaux trop près, du bruit…
* pensez à vous-même et restez à distance, un cheval qui a mal ne pense pas à son cher propriétaire et …ses jambes sont longues.
Les coliques les plus fréquentes sont:
Les coliques spasmodiques:
Le cheval extériorise des signes de souffrance due à des contractions spasmodiques de l’intestin grêle ou du gros intestin. Elles peuvent par exemple se manifester chez un cheval qui boit rapidement une trop grande quantité d’eau froide, qui vient de subir un changement brutal de nourriture, par exemple consommation excessive d’herbe jeune, refroidissement rapide d’un cheval qui a transpiré, alimentation en quantité trop abondante en période de compétition, changement météorologique etc.
Un antalgique et un anti-spasmodique injectés par votre vétérinaire suffisent souvent à tout faire rentrer dans l’ordre. Mettre le cheval à la diète, pendant quelques heures, voire une journée selon les conseils du praticien, donner ensuite une nourriture riche en fibres: foin, un peu de son humidifié.
Les coliques gazeuses :
Le cheval gonfle et souffre beaucoup. Ce ballonnement est lié à un excès de production de gaz (fermentation digestive), c’est le cas quand le cheval aura mangé une herbe jeune en quantité trop abondante, mais cela peut être aussi dû à une diminution du péristaltisme intestinal: cheval qui mange du sable ou cheval qui ne prend pas assez d’exercice.
Faites-le marcher au pas en attendant le vétérinaire. Ne le laissez pas se rouler. Le vétérinaire, suivant les cas, administrera des antispasmodiques digestifs, des antalgiques ou prescrira un laxatif.
Après guérison, mêmes consignes de diète, puis d’alimentation que pour les spasmes intestinaux.
Les coliques de stase :
Souvent causées par un bouchon de nourriture sèche, de sable ou d'agrégats de vers intestinaux (attention aux jeunes chevaux qui ont été mal vermifugés au cours du jeune âge).
Faites également attention aux litières de chanvre et de lin: un cheval qui s’ennuie et qui n’a pas suffisamment de foin, n’hésitera pas à en manger et risquera une obstruction.
Les crottins sont très secs, l'appétit diminue, le cheval devient mou et se campe de plus en plus. Le vétérinaire posera alors son diagnostic par palpation rectale.
On peut tenter d'éviter ce type de coliques en contrôlant les dents du cheval, en évitant qu'il ne mange trop de paille, en ne changeant pas brutalement sa nourriture, en lui procurant suffisamment d'exercice. Attention au repos forcé suite à une blessure, penser alors à diminuer la ration, mais pas le foin.
Donnez régulièrement des graines de lin (voir le dossier « Toute la famille » - le cheval en hiver).
Certains chevaux sont même sensibles aux variations de pression atmosphérique, il faut alors diminuer la quantité de granulés fournis et augmenter la ration de foin.
Quand un cheval souffre brutalement de douleurs abdominales violentes, que son rythme cardiaque est très élevé, qu'il transpire beaucoup et parfois recule jusqu'à s'asseoir, il peut s'agir d'une indigestion gastrique aiguë. L’intervention du vétérinaire devient alors extrêmement urgente.
En cas de doute, ne pas hésiter à prévenir rapidement son vétérinaire, il ne faut jamais prendre le risque de l'appeler trop tard.
Diarrhée ou ramollissement des crottins; les causes en sont multiples chez le cheval adulte: changement de nourriture, foin de mauvaise qualité, stress, salmonellose, parasitisme intestinal, intoxications, réactions à certains médicaments etc.
Si la cause est incertaine, utilisez Biotics ou Spiruline dans un premier temps.
Résumé : comment éviter les coliques?
*donnez du foin de bonne qualité et en libre service;
*administrez la nourriture en petites quantités, plusieurs fois par jour;
*surveillez que le cheval peut manger en toute tranquillité;
*un changement de nourriture se fait toujours très progressivement, prenez le temps;
*évitez toujours que le cheval ne boive une trop grande quantité d’eau froide, surtout après un effort;
*surveillez que son eau est de bonne qualité et propre;
*soyez prudent avec l’herbe du printemps, limitez les sorties au pré quand le cheval n’est pas habitué à être au pré pendant l’hiver;
*surveillez si votre cheval ingère du sable;
*faites régulièrement contrôler les dents;
*évitez le plus possible les stress; pour cela, le foin est un bon anti-stress ; (voir également le dossier « les chevaux nerveux »);
* vérifiez avec votre vétérinaire si le cheval a été correctement vermifugé ; en cas de doute, faire réaliser une coproscopie;
*le cheval est fait pour bouger, pas pour être enfermé, alors sortez-le le plus possible ! L’activité musculaire est très importante pour un bon transit.